Salon de 1767 « Cuisine italienne », Denis Diderot (éditions Hermann)

Salon de 1767 - Salons III %22Ruines et paysages%22 Cuisine italienne, Denis Diderot

 » Entrons dans cette cuisine ; mais laissons d’abord monter ou descendre cette servante qui nous tourne le dos, et faisons place à ce bambin qui la suit avec peine, car ces degrés de grosses pierres brutes sont bien hauts pour lui. S’il tombe, voilà à sa gauche une petite barricade de bois qui sert de rampe et qui l’empêchera de se blesser. Du pas de cette porte, je vois que cet endroit est carré et que pour en montrer l’intérieur, on a abattu le mur de la gauche. Je marche sur les débris de ce mur et j’avance. Il vient de l’entrée par laquelle nous sommes descendus, un jour faible qui éclaire quelque pièce adjacente. Tout ce côté, à cela près, est dans la demi-teinte. Au-dessus de cette entrée, il y a un bout de planche soutenue par des goussets, et sur cette planche des pots ventrus de différente capacité. Le reste de ce mur est nu. Au milieu de celui du fond c’est la cheminée. Au côté droit de la cheminée, une espèce de banquette ou de coussin sert d’appui à deux enfants grandelets couchés sur le ventre, les coudes posés sur le coussin, le dos tourné au spectateur, le visage au foyer et les pieds de l’un posés sur la dernière marche de l’entrée. On a dressé contre l’extrémité gauche de la banquette ou du coussn, quelques ustensiles de cuisine. Trois marmites de terre de différentes grandeurs sont au fond de l’âtre.La plus grande bouchée de son couvercle, soutenue sur un trépied, occupe l’angle gauche. C’est sous celle-ci que le gros brasier est ramassé. Les deux autres sont sur des cendres, et chauffent plus doucement. Proche du même coin de la cheminée, assise sur le billot, la vieille cuisinière est devant son feu.  »

page 354 et 355

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